Soufi, mon amour par Elif Shafak : Suivre la voie de la spiritualité

Ella, mère de famille vivant à Boston qui a atteint ses 40 ans, remet son existence en question. Lassée de sa vie, des tromperies de son mari et de la routine familiale, elle trouve une activité professionnelle en tant que lectrice pour un agent littéraire. Sa première tâche : faire une fiche de lecture du roman "Doux Blasphème" d'Aziz Zahara.

"Soufi mon amour" raconte principalement ce roman, qui se déroule au 13ème siècle en Orient (de Konya à Bagdad) où on suit les aventures et la rencontre de 2 âmes sœurs, Rumi, poète spirituel et le derviche errant Shams de Tabriz. On découvre leur complicité, leurs rencontres (bonnes et mauvaises) et les obstacles sur leurs chemins (notamment des fanatiques religieux n'approuvant pas leur partenariat). On explore également la spiritualité et le soufisme, mouvement mystique de l'Islam qui va conquérir le cœur d'Ella, au départ conservatrice et réfractaire à la lecture de ce roman. Des échanges de courriels amicaux et complices avec Aziz vont la transformer radicalement.

Via ce livre, on plonge dans les bienfaits de la tolérance et des valeurs cosmopolites où l'amour de l'autre est une valeur forte.
Toutefois, même si le conte de fée du 13ème siècle a une valeur mystique indéniable et une chaleur humaine considérable, l'histoire contemporaine de Ella, ses relations (familiales et avec Aziz) sont assez stéréotypées, voir agaçantes et formatées pour lectrices adolescentes. Les femmes sentimentales, fan de Desperate Housewives vont immédiatement se reconnaître en Ella. Les hommes vont plutôt être fasciné par l'histoire de Shams et Rumi.
La vision cosmopolite d'Elif Shafak ayant vécu dans plusieurs villes de l'Occident et de l'Orient (Strasbourg, Amsterdam, Madrid, Ammam, Istanbul, etc.) est totalement submersive et ce livre transmet son héritage avec force. On se laisse gagner par la tolérance et l'espoir. Je conseille ce livre pour ceux recherchant la voie spirituelle et pour ceux qui pensent que la religion ne doit pas séparer les êtres.